Contexte: La création de l'URSS a, au cours des années vingt et trente, des répercussions mondiales. Le Canada n'y échappe pas. De plus, la situation économique difficile durant la dépression offre un écho favorable aux thèses communistes. Dès 1921, un parti communiste canadien (PCC) est fondé. Au Québec, c'est en 1927 qu'une première section canadienne-française voit le jour (Marcel Fournier, Communisme et Anticommunisme au Québec 1920-1950, Québec, Albert Saint-Martin, 1979, p. 14 à 22). Quoiqu'elles débutent dès les années vingt, les tendances anticommunistes prennent toute leur importance durant les années trente. «Au cours de [cette] décennie, [...], le communisme [...] apparaît aux intellectuels, aux membres du clergé et aux dirigeants de divers partis politiques et des mouvements sociaux, comme le principal danger» (Fernand Dumont, Jean Hamelin et Jean-Paul Montminy, Idéologies au Canada Français, 1930-1939, Québec, Presses de l'Université Laval, 1978, vol. 3, p. 273). Il est à noter que ce manifeste est rédigé un an après la publication de l'encyclique papale Quadragesimo anno. Parmi les groupes anticommunistes, l'École sociale populaire tient une place particulière puisque «selon J.-A. Bélanger, 40 % de ses publications entre 1931 et 1936 furent consacrées à la lutte contre le communisme» (Daniel Latouche et Diane Poliquin-Bourrassa, dir. Le manuel de la parole, manifestes québécois, Tome 2, 1900 à 1959, Montréal, Les éditions du Boréal Express, 1978, p. 123).